Tres poemas • Trois poèmes

Hugo Mujica

À la fin seulement

Les deux rives n'en font qu'une, toujours, maison ne le saitqu'a la fin après, après avoir naufragé entre elles.

Sólo al final

Las dos orillas son siempre una, pero se sabe sólo al final, después, después de naufragar entre ellas.

Le jour naît

Le jour naît sous un ciel dégagé, la clarté dans laquelle tout se montre, ce qui pousse vers elle et ce que sa prope lumière fane. Toute naissance exige une nudité, comme l'exige l'amour, comme l'offre la mort.

Nace el día

Nace el día bajo un cielo despejado, la claridad en la que todo se muestra, lo que hacia ella brota y lo que su misma luz marchita. Todo nacer pide desnudez, como la pide el amor, como la regala la muerte.

Rivages

Dehors un chien aboie à son ombre, à son écho, ou à la lune pour rendre la distance moins cruelle. C'est toujours pour fuir qu'on ferme une porte, la nudité sans promesse est un désert, éloignement ; d'être près sans se toucher; tels les bords d'une même blessure l'intérieur ne tient pas dans l'intérieur, ce ne sont pas mes yeux qui peuvent me regarder dans les yeux ce sont toujours d'autres lèvres qui annoncent mon nom.

Orillas

afuera ladra un perro a una sombra, a su eco o a la luna para hacer menos cruel la distancia. siempre es para huir que cerramos una puerta, es desierto la desnudez que no es promesa la lejanía de estar cerca sin tocarse como bordes de la misma herida. adentro no cabe adentro, no son mis ojos los que pueden mirarme a los ojos, son siempre los labios de otro los que me anuncian mi nombre.