Parlons de Jules Dassin.
Le nom me parle, le prénom me met sur une piste... Dassin ! Joe Dassin ! Le chanteur des gens heureux ! Hé bien oui – Julius Dassin est le papa de Joe – géniteur de chanteur et cinéaste des bas-fonds ténébreux.
J'ai découvert Jules Dassin avec Topkapi, film de 1964 trouvé par inadvertance dans le rayon moins d'1 euro sur Cdiscount. Sur l’affiche il était inscrit ceci dans les mains de la magnifique Melina Mercouri : Come with me to Istanbul, darling ! Let’s do something nice and crooked !
Vous auriez résisté à cela vous ?
Eldoradollywood
Au départ et il le reconnaît bien volontiers, le cinéma il n'en a que faire. Les États-Unis sortent à peine d'une grave crise économique et il s'agit avant toute chose de se mettre quelque chose sous la dent. Il est loin le temps où Samuel Dassin, émigré juif russe, a quitté son Odessa natale pour venir « ramasser l'or à pleine main dans les rues de New York ». Odessa devient Dassin. Passons, il vient de passer plusieurs années à écrire des publicités pour la radio et des pièces pour le théâtre Yiddish qui par malchance était une institution surtout reconnue pour son sens de l'improvisation. A cette époque, ils finançaient leurs pièces grâce à un bailleur de fonds qui était aide-serveur dans un café. Au bout du compte Dassin ne gagne pas un sou, il est grand temps de plier les gaules et d'aller se promener dans le bois de houx voir si le gros sou n'y est pas.
A peine arrivé à Hollywood, il est engagé pour 250 $ par semaine comme stagiaire sur les films de la Radio-Keith-Orpheum Pictures (RKO) et pas sur n'importe quel plateau. Oui, à vos début dans le cinéma peu importe ce que vous convoitez, vous serez bradé. Ainsi quand vous vous présentez face à un employeur, on commence à vous trimballer de cabine en cabine et on vous jette dans un coin le temps de statuer. Vous ne l’avez pas vu ? Quoi donc ? Cette petite étiquette agrafée à votre manche sur laquelle il est indiqué SOLDES -70%. Moi aussi je voulais faire du cinéma pour gagner beaucoup d’argent mais personne ne m’avait dit qu’il fallait faire des stages avant de faire partie du Movie Business. Pour info, ça y est je gagne ma vie après six années d’exploitation – je vous la fais courte – moyenne de votre salaire mensuel sur les fameuses années d’apprentissage : 400 euros. Du coup je ne désespère pas d’avoir une aussi belle carrière que celle de Julius.
Donc engagé comme stagiaire, il va traîner ses semelles du côté de chez Hitchcock et l'assiste sur le tournage de Mr. & Mrs. Smith. Il admire beaucoup de choses chez ce grand technicien « qui ne regarde jamais dans l'œilleton de sa caméra » mais redoute sa cruauté. Après chaque prise il se tourne vers le jeune homme et demande : « Ça vous convient, monsieur
Dassin ? ». Ne sachant jamais trop quoi répondre, Julius hoche la tête de haut en bas ou de droite à gauche, avant qu' Hitch, Monsieur Hitchcock pardon, je suis français, s'emporte et réclame une nouvelle prise puisque monsieur Dassin n'a pas l'air convaincu. Un jour sans, Alfred lui jette en pleine poire un bocal à poisson... avec l'eau et les poissons. Hitchcock aime bien Dassin malgré tout, il l'invite régulièrement à déjeuner et lui enseigne les techniques du cinéma. Mais Dassin « est un mauvais élève, trop intimidé par son professeur ». Toutefois je reste persuadé que ces petits stages mal payés n'ont pas été vains dans la suite des aventures cinématographiques de Julius.
Excusé par la RKO il rejoint la Metro Goldwyn Mayer (MGM) où il réalise un premier court-métrage, Le cœur révélateur d'après une nouvelle de Poe qui trouve son public et obtient un succès pour le moins inattendu. Je trouve cela très prophétique, Dassin a toujours voulu être au cœur des choses, le plus proche possible de ses sujets et surtout attaché à la vérité. Il n’y a que dans la plus pure vérité que l’on peut jouir d’une authentique liberté. Ce film est pour moi l’allégorie de sa relation avec Hitchcock. Si l’on considère l’issue tragique de ce film, il y a fort à parier que Dassin est passé très, très près de l’homicide volontaire. Dassin dirige ensuite son premier long métrage Nazi Agent en 1942. Il enchaînera assez vite 6 autres films. Pour la plupart des comédies légères et confidentielles qu'il a longtemps considéré comme des navets. Il reviendra sur ce jugement un peu sévère face à Patrick Brion des années plus tard. Il déteste travailler pour la MGM où il y a selon lui un véritable gouffre, un déficit de la pensée entre producteurs et réalisateurs. Ces derniers n'ont aucune liberté et ne sont même pas admis dans la salle de montage. A noter que le phénomène déficitaire de la pensée entre ces deux corps de métier s’est exporté en France. Il existe aussi des producteurs qui n’ont absolument aucune idée de la tendance du cinéma qu’il soit français ou mondial et qui ne jugent les projets qu’en terme financier. Oui je règle mes comptes avec un imbécile que j’ai croisé il y a longtemps mais qui continue de sévir et de propager ses imbécillités en se faisant passer pour un immense producteur semblable à ce que pouvait être Pascale Dauman ! Reprenons, donc s’il y avait une comparaison à faire du point de vue du caractère entendons-nous bien, ce serait peut-être avec Louis Mayer.
Eldorado au mur
Il considère Louis B. Mayer comme un homme terrible « qui dissimule sa perfidie en vous appelant fils ». Quand Dassin veut se faire la malle, Mayer le convoque dans son bureau devant les grands producteurs exécutifs de la MGM. Placés en rang d'oignon, il veut montrer à ses troupes comment « on traite un récalcitrant ».
Quand il entre, Mayer invite Dassin à s'asseoir et lui dit : « Vous savez, je vais vous raconter une histoire. Je l'ai déjà raconté par le passé mais j'adore la raconter. Vous savez que je m'intéresse aux chevaux de courses ? »
J.D. : « Oui, je sais monsieur Mayer. »
L.B.M. : « Vous connaissez mon cheval, Peter ? »
J.D. : « Oh oui, c'est un cheval formidable. »
L.B.M. : « Un détail très intéressant concerne Peter. Vous vous ressemblez beaucoup. Comme vous le savez, Peter est rapide. Il jaillit des box et prend aussitôt la tête. Mais dans la dernière ligne droite, il flanche et il fait le coup à chaque fois. Mon entraîneur me dit alors que j'ai déboursé beaucoup d'argent pour un cheval à oublier. Mais je ne voulais pas l'oublier et j'ai donc décidé de le mettre dans une ferme pour que mon entraîneur continue à s'occuper de lui. Quelques semaines plus tard il revient me voir et me dit qu'il a compris pourquoi ce cheval abandonne. Il arrive tellement vite dans la dernière ligne droite que ses couilles frottent et lui font un mal de chien, il doit donc ralentir. On l'a donc castré et aujourd'hui, en criant un peu il gagne des courses. »
C'est là que Dassin entre dans la légende en envoyant Mayer se faire foutre. Il démissionne avec panache ; on peut ne pas aimer Jules Dassin mais personne ne peut nier qu'il a du style, « Not my balls you son of a bitch ». En quittant les studios, il se dit : « Tu as toujours tes couilles, vois ce que tu peux faire avec ».
Il rencontre très vite Mark Hellinger, cela ne vous dit rien …
Ce n'est pas normal ! Hellinger est un producteur de génie entre 1941 et 1947, il a notamment permis à quelques films comme The Killers dirigé par Robert Siodmak, Manpower dirigé par Raoul Walsh et Rise and Shine dirigé par Allan Dwan entre autre, de s'afficher sur la toile.
Mark Hellinger donc, devant le portail de la MGM propose un sujet de film à Dassin. Mais pourquoi fait-il appel à lui ? Le fait d'arme de Dassin est d'avoir publié une de ses nouvelles quand il bossait pour l'Observer, je crois.
Première collaboration, somme toute hasardeuse, Brute Force.
Brute Force ou Les Démons de la Liberté (1947), est un film très dur sur le milieu carcéral américain de l'époque. Avant de tourner, Dassin obtient la permission de passer trois jours dans une prison. Il ne connaît absolument pas la vie à l'ombre et il veut comprendre ce que c'est d'être enfermé. Déjà convaincu par la difficulté d'être prisonnier, il est à la recherche des sentiments procurés par l'enfermement. A peine entré, il ne pense qu'à une seule chose : sortir.
Pour écrire Brute Force, Hellinger engage Richard Brooks qui s'inspire de l'histoire d'un journaliste du San Francisco Examiner, Robert Patterson – je vous vois venir. Mettons de côté immédiatement les blagues qui pourraient faire référence à un jeune premier hollywoodien aux dents longues. La version 1 du scénario de Brooks est terriblement violente et ne laisse aucune chance aux prisonniers de la cellule R-17. Hellinger insiste pour rajouter des personnages féminins visibles à travers des flashbacks qui servent à comprendre les crimes des quatre prisonniers de la geôle. Il en fait ainsi des personnages presque héroïques qui méritent au moins l'absolution conditionnelle.
Le film est tourné en deux mois dans un garage des studios Universal et l'ambiance est très bonne. Tous les matins Burt Lancaster porte Dassin sur ses épaules. « C'était un animal mais pas bête du tout, il savait s'amuser et tirait une grande jouissance de sa force physique ». Des débuts prometteurs donc malgré l'accueil mitigé pour le tandem Hellinger/Dassin. Ce film est assez mal reçu à cause de sa violence et de l'homosexualité plus que suggérée du capitaine Munsey. Ce film révèle aux yeux du grand public et des autorités, des conditions de détention proprement inacceptables et est à l'origine d'un certain nombre de réformes du système pénitentiaire américain.
C’est par ce film que je suis véritablement entré dans la filmographie de Dassin. J’ai une sainte horreur de l’enfermement mais cette histoire est je crois au contraire une forme de libération excessive. Tantôt allégorie de l’évasion de Dassin de la prison Mayer, tantôt planification d’un futur cinématographique qui s’annonce passionnant. Le studio et l’enfermement que l’on impose à Dassin depuis tant d’années sont prêts à brûler. L’hémorragie pénitentiaire qu’il met en scène dans Brute Force est, je crois, l’expression pure et simple d’un sentiment de violence et de contrainte que Dassin contient depuis trop longtemps. Il a un besoin vital de liberté qu’il ne saurait refouler une nouvelle fois, il a besoin de filmer la réalité et l’animosité sociale de la rue. Qu’à cela ne tienne, prenons acteurs et caméras sous le bras et sortons !
Sortir des eldorastudios
Nous voilà dans la rue. Deuxième collaboration avec Hellinger, Naked City ou La Cité sans Voiles (1948) qui marque le début d'une forme de sophistication cinématographique. Peu importe l'histoire, la seule motivation est de tourner dans la ville, dans New York.
Nous ne sommes évidemment pas dans ce genre de cas de figure en France et nous parlons d’un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître. Nous pouvons tourner dans les rues mais ce que je trouve regrettable c’est que l’on ne se serve des villes que comme un vulgaire décor falsifiable à loisir dans de petites boîtes en bois. La ville comme Julius et moi la concevons est un personnage à part entière, il doit être l’élément le plus vivant et le plus authentique. Aucun décor ne peut remplacer la ville, avant de partir tourner dans les villes du monde entier, je veux exploiter autant que faire se peut les rues de ma belle cité gallo-moyenno-gastronomo-fantastico lyonnaise. Je suis un lyonnais professionnel et fou amoureux de ma ville comme l’était Dassin de New York.
« Être libre, c'est sortir des studios ». Hellinger est « un new yorkais professionnel » dit Dassin et ce serait un film sur leur New York. Il veut filmer la ville et son fonctionnement. Il est persuadé qu'on ne peut pas filmer une ville sans montrer ses contrastes dont celui entre les riches et les pauvres. Les studios voient ça d'un mauvais œil surtout de la part d'un réalisateur inscrit sur la liste noire mais nous reviendrons sur ce problème un peu plus loin. Les studios prennent au départ Naked City pour un « travelogue » (film de promenade) et veulent le vendre en stock-shot à des agences de voyage. Inutile de vous dire que Julius n'est absolument pas d'accord avec le principe.
Pour ce film Dassin fait de nouveau appel à son chef opérateur préféré, Willy Daniels. Il aime profondément Daniels essentiellement pour deux choses : premièrement parce qu'il est Willy Daniels et deuxièmement, il a photographié Garbo dans plusieurs films. Et Dassin est resté fou amoureux de Garbo jusqu'à sa mort et lui voue une véritable passion. Daniels est un prodige mais aussi un boit-sans-soif. A tel point que sur les tournages de Brute Force et de Naked City, Hellinger engage un détective privé pour le suivre et le prévenir au cas où il prendrait le moindre verre d'alcool.
Sur ce tournage, il retrouve ses vieux amis du théâtre Yiddish, parmi eux Barry Fitzgerald et Ted de Corsia. Fitzgerald a fait ses classes dans le cinéma au même endroit que Dassin, aux côtés d'Hitchcock mais dix ans avant lui dans Juno and the Paycock. Fitzgerald est surpris de la façon dont se passe le tournage, faire un film dans les rues est assez nouveau et cela attire évidemment beaucoup de curieux. Ils courent toute la journée d'un point à un autre en tentant d'éviter les attroupements autour des caméras et des acteurs. Il demande à Dassin s'il tourne un documentaire, à quoi le metteur en scène répond : « faisons comme si ».
Hellinger et Dassin ne travailleront plus jamais ensemble. A la fin du dernier montage Hellinger assure à Dassin que le film restera tel quel, ce qui ne fût évidemment pas le cas. Il aime beaucoup Hellinger mais le trouve trop faible. Deuxième raison, Hellinger meurt le 21 décembre 1947. Dassin affirme qu' Hellinger s'est suicidé en buvant une quantité inconsidérée de cognac après avoir lu dans un journal britannique, un article qui le relayait à la seconde place, après Churchill, des meilleurs buveurs de cognac dans le monde. Il aurait voulu prouver le contraire en ce soir du deuxième anniversaire de la mort du Général Patton et s'est noyé dans son cognac.
El doradoctrine communiste
Insatiable besoin de liberté, incapable de faire des films de complaisance, besoin vital de condamner les inégalités et rejet inextricable de l’autorité : autant des choses qui vont participer à la chute de Dassin. Après Naked City, il lui devient de plus en plus difficile de cacher ses orientations politiques et son implication dans le parti communiste américain. Dassin est définitivement démasqué ! Dassin a été dénoncé ! Dénoncé – et c'est là qu'une tristesse incontrôlable m'envahit –, par Edward Dmytryk en 1940 devant la Commission de la Chambre sur les activités antiaméricaines. Edward Dmytryk fût un réalisateur admirable, il mit en scène grand nombre de mes films favoris tel que The Caine Mutiny (1954), Broken Lance (1954), The Young Lions (1958), Warlock (1959) et j'en passe... Je ne sais pas ce qui m’attire chez le délateur obséquieux, la paresse de la repentance ou la cruauté du devoir patriotique, je ne sais pas. Quoiqu’il en soit comme Marlon Brando, dans Le Bal des Maudits, il a pensé un peu naïvement peut-être que l’on peut tuer si on lutte pour la paix. N’est-ce pas cela qu’on a fini par reprocher à Dmytryk ?
Le nom de Dassin est inscrit à l'encre indélébile rouge sur la liste noire.
Et s'il existe un seul moyen d'échapper à la convocation de McCarthy devant la Commission et de ne pas avoir à répondre à la question suivante, « Are you now a member of the Communist Party ? », c’est l’exil.
Un bannissement organisé et calculé, obligé de quitter son pays, abandonner ses projets, oublié l’Amérique et tout ce qui s’y rapporte au moins pour un temps. Mais pour combien de temps ?
En 2009, Gaumont DVD édite en version numérique restaurée Du Rififi chez les Hommes, film qui m’accompagnera encore longtemps. Dans les bonus de ce DVD, un court documentaire de 34 minutes Jules Dassin, l’élégance du noir. Un titre on ne peut mieux choisi. Elégant, compréhensif, enthousiaste, fort, d’une douceur inouïe et abandonné aux souvenirs de ses vieux amis et amours condamnés pour une idéologie.
Du Rififi chez les Hommes (1954) dont je ne vous dirai rien – je ne veux pas vous mâcher le travail. Je veux simplement vous mettre l'eau à la bouche, si vous doutez que l'on puisse cambrioler une bijouterie avec un parapluie ce film est fait pour vous.
Nadine Trintignant dans ce documentaire raconte qu'elle est tombée sur Marlon Brando un après-midi de printemps, ils se racontent leurs projets respectifs. Nadine parle de Jules Dassin, Marlon le connaît et il l'adore – Retrouvons-nous tous ce soir à la fête où nous sommes tous invités.
Nadine rapporte l'histoire à Jules qui lui répond dépité que Marlon ne l'approchera pas. Nadine surprise lui dit qu'il se trompe et qu'il paraissait ravi à l'idée de le revoir.
« Tu verras » lui dit Julius.
Arrivé à la soirée, Nadine va à la rencontre de Marlon – « Julius est là, allons prendre un verre au bar tous ensemble ».
« Nadine, j'ai énormément d'affection pour Jules et je trouve son travail remarquable mais si je vais le voir, on va dire que je me torche le cul avec du papier rouge, je vais perdre mon travail, mes amis, ma maison et ma famille. »
L'histoire de Jules Dassin est l'histoire d'un homme qu'on a voulu détruire et qui ne s'est jamais laissé abattre. Si son fils chantait pour les gens heureux ; dans ses chansons il n'a jamais oublié son père.
Le chemin de papa de Joe Dassin.
Il était un peu poète et un peu vagabond
Il n'avait jamais connu ni patrie, ni patron
Il venait de n'importe où, allait aux quatre vents
Mais dedans sa roulotte nous étions dix enfants
Et le soir, autour d'un feu de camp
On rêvait d'une maison blanche en chantant
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
Tu devrais t'arrêter dans ce coin
Mais il ne nous écoutait pas et dès le petit jour
La famille reprenait son voyage au long cours
A peine le temps pour notre mère de laver sa chemise
Et nous voilà repartis pour une nouvelle Terre Promise
Et le soir, autour d'un feu de camp
Elle rêvait d'une maison blanche en chantant
Et c'est ainsi que cahotant à travers les saisons
C'est ainsi que regardant par-dessus l'horizon
Sans même s'en apercevoir not'père nous a semés
Aux quatre coins du monde comme des grains de blé
Et quelque part au bout de l'univers
Roule encore la vieille roulotte de mon père.
© 2013 Guillaume Brette.